Nous Humains, chasseurs-Cueilleurs puis : dominateurs, pollueurs, exterminateurs…, avons largement contribué par l’industrialisation, « Le progrès » à l’appauvrissement de la diversité des êtres vivants, à la fois en genre et en nombre.
Aujourd’hui, en conséquence, avec le changement climatique qui impacte tous les êtres vivants de notre planète, les modèles de développements économiques qui ont fondé nos sociétés sont frappés d’inanité.
S’est ajoutée la pandémie de la covid 19, qui abolit notre vanité de dominants et nous rend à la fragilité de notre existence.
Avec nos certitudes qui tombent les unes après les autres, nous sommes collectivement et individuellement contraints pour survivre dans ce nouveau paradigme qui s’impose, à nous adapter par des changements de conscience et de comportements.
Cela nous conduit à chercher, à créer, à retrouver de nouveaux modes et articulations relationnels avec l’ensemble du vivant.
Je pense que la création artistique peut et doit contribuer à l’élévation et au changement des consciences sur les questions de société, c’est pourquoi mon travail d’artiste milite et s’implique dans la réflexion sur les enjeux Sociétaux et environnementaux actuels.
Cette conviction m’a toujours conduit, aussi bien dans la création du jardin botanique de Marnay-sur Seine, que dans mon travail avec la terre et maintenant avec les arbres.
C’est en effet à partir des arbres tombés, (victimes de l’activité humaine et climatique) que je travaille, en sculptant habituellement la forme de leur graine dans le bois de leur propre espèce, poursuivant et rappelant en cela le geste et le sens fondamental du vivant.
J’ai commencé à traiter de notre manque ou perte de connexion au monde en partant de l’idée que c’était mieux avant et que donc il fallait retrouver le « Paradis perdu ».
Puis j’ai dû corriger ce point de vue en constatant que « la messe avait été dite » parce que, l’Anthropocène est la réalité du monde ! et qu’en conséquence ce ne sera plus comme avant et peut-être pas mieux après que nous aurons réfléchi, après que nous aurons sagement changé de braquet consumériste.
Nous n’avons d’autre choix que de changer la manière dont nous saisissons notre monde !
Nous sommes tous, êtres vivants, en situation de handicap sur la surface habitée de la terre que nous nommons écoumène.
Cela me rappelle la manière dont les personnes en chaises roulantes que je côtoie, interagissent avec le monde ambiant, comment elles doivent, dans un âpre quotidien, interpréter leur monde ambiant et saisir les opportunités d’interagir dans leur environnement selon les ressources, les contraintes, les risques et les agréments. C’est là tout le sens d’être au monde aujourd’hui comme ça l’était hier et comme ça le sera demain pour tous les êtres vivants, certes ! mais avec davantage de fractures.