Médiance

Une exposition d’œuvres de l’artiste plasticien Didier Rousseau-Navarre qui collecte le limon des crues de la Seine, le bois d’arbres accidentés et la ferraille des champs pour créer des œuvres naturalistes et philosophiques.

Ces moissons interrogent notre rapport au monde, est-ce que la terre est lasse de l’humanité ?

Sculpteur et botaniste, Didier Rousseau-Navarre est aussi mésologue (science et philosophie étudiant le rapport des êtres vivants avec leurs milieux).

Avec les éléments du vivant il aborde différents thèmes de réflexion dans sa création.

Dans le bois des arbres tombés par la tempête, le bûcheronnage ou le Bulldozer il sculpte la forme de leur propre graine.  Sur chacune d’entre elles, on trouve gravées les coordonnées géographiques du lieu où l’arbre avait enraciné son existence. « La graine, issue d’un sujet vivant c’est aussi la mémoire d’un     lieu, d’une relation avec l’humain », explique l’artiste qui explore dans ses œuvres ce qui relie l’humanité aux autres vivants.

Il cueille aussi dans la terre les déchets métalliques au moyen d’un détecteur de métaux afin dit-il de « montrer la réalité de l’anthropocène par les traces que l’on ne voit pas forcément » et de parler de la relation des hommes avec la terre, « Nous prélevons des ressources et ce que nous restituons à la terre, ce sont des déchets ».  

L’artiste utilise le limon déposé sur les prés par les crues de la Seine et qu’il nomme « la peau des crues ». Dans ce matériau, support pour le dessin ou la sculpture, les éléments nécessaires à la vie sont présents, comme il y a trois milliards six cents millions d’années, tout peut recommencer…

Avec cette exposition, Didier Rousseau-Navarre invite le public à une recouvrance de notre rapport au monde : « Nombre de mes contemporains ont une connaissance virtuelle du monde et peuvent le tenir dans une clé USB, représentée par le Web ou la télé !  Or, la réalité du monde est sensuelle donc c’est par les sens que nous pouvons ressentir que le monde est sensible. « Je souhaite que l’art puisse contribuer à changer les consciences »

Article Est Eclair du 6 septembre 2025
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