L’expression de la nature à partir d’un arbre :
La forme de la spirale est un mouvement fondamental inscrit dans la structure de l’Univers. Réalisée en Bronze, cette œuvre est issue d’un arbre, un merisier (Prunus avium). Cet arbre avait été foudroyé lors d’un orage dans la vallée de la seine en Champagne. Brulé au cœur il avait néanmoins survécu plusieurs années. Mon travail a d’abord consisté dans l’enlèvement des parties inertes et brûlées en préservant la partie cicatrisée d’une hauteur de 5 mètres.
Ce geste a révélé que la partie cicatrisée vivante avait la forme spiralée d’une hélice d’ADN. Cette forme est inscrite génétiquement dans la croissance de l’arbre, à l’instar des êtres vivants sur terre et au-delà, dans la formation de l’univers. La spirale est présente dans tous les mouvements de la création, depuis les molécules jusqu’aux galaxies. C’est pourquoi nous avons nommé cette œuvre : Archange. Le mot vient du grec arkhè qui nomme à la fois le commencement (l’originaire) et le commandement (l’autorité) et de ángelos « messager », parce qu’il porte et transmet les informations génétiques nécessaires à la reproduction des êtres vivants.
Poétiquement, j’ai voulu rappeler le feu de l’éclair descendant qui avait foudroyé cet arbre, par un ruisseau réalisé à la feuille d’or qui coule à l’intérieur de cette spirale. Dans le sens ascendant, c’est une poussée de sève génératrice de vie, c’est aussi la coulée volcanique qui s’exprime, notamment grâce à l’éclairage vertical qui s’allume la nuit, telle l’énergie d’une flamme vers l’Olympe dans l’attraction céleste. Cette œuvre marque et symbolise ainsi le temps et l’histoire des jeux olympique de Paris 2024.
L’expression de la culture dans une construction métallique :
La structure en acier corten a été choisie pour rappeler le matériau qui, à l’origine recouvrait la tour Pleyel.
Elle est réalisée en 6 éléments qui sont assemblés en tenons et mortaises et chevillés pour donner forme à une articulation qui rappelle les structures tubulaires de renforts utilisées pour la construction des bâtiments environnants par l’architecte Sretchko Markovic.
La symbolique des nombres est aussi une référence culturelle : C’est à partir du chiffre 7 lequel a une résonance symbolique universelle que j’ai souhaité construire cette structure :
Les deux éléments de la base mesurent chacun 70 cm. 2 autres éléments mesure le double 140 cm et deux autres éléments mesure encore le double 280 cm chacun.
Les éléments dans la verticalité sont munis d’emmarchements vers l’ascension d’un côté et vers le retour à la terre pour l’autre.
L’arche-originaire terre symbolisé par la forme organique de cette spirale est couplée avec le produit de l’industrie et du savoir-faire des hommes. Ensemble ils constituent un assemblage de géométrie, de jeux des forces à l’œuvre. Il y a là un parti pris de résonnance avec les architectures de gratte-ciel qui évoque l’ambition des hommes de se confronter avec le ciel, dans un pari du toujours plus haut, ce que les anciens nommaient l’Hybris, la tour de Babel en est un exemple.
Note d’informations techniques :
Hauteur totale du sommet de la sculpture au sol : 850 cm
Hauteur du socle en béton 300 cm
Hauteur de la sculpture 550 cm
Revêtement intérieur de la spirale à la feuille d’or pur à 24 carats.
La fonderie Paumelle de Morsains dans la Marne a réalisé la fonte de la spirale en bronze.
L’entreprise ACR métal dirigée par David Gusiée à Romilly sur Seine a assuré l’étude technique de la partie en acier corten ainsi que l’assemblage et levage de l’ensemble en confiant à son chef d’atelier Stanislas Robin cette réalisation et le suivi des opérations.
Configuration du produit Éclairage Palco InOut EH88
EH88 : Projecteur avec patère – LED Blanc chaud – alimentation électronique intégrée – Optique Super Spot 83 mm.
Résumé pour un panneau d’information.
« L’archange de Pleyel »
En bronze et en acier corten, cette œuvre symbolise une relation des éléments entre le ciel et la terre.
La spirale en bronze est un moulage de la cicatrice d’un merisier qui a survécu à la foudre.
L’articulation triangulée de poteaux en acier corten est réalisée par des assemblages en tenons et mortaises avec des chevilles rouges, faisant écho à l’histoire de la tour Pleyel et à l’architecture environnante.
L’escalier constitué par les échancrures évoque la construction de soi dans la possibilité de s’élever dans le ciel des idées et de redescendre sur terre.
L’ensemble est conçu à partir des multiples du chiffre 7.
Sculpteur : Didier Rousseau-Navarre
Commanditaire : La Financière des Quatre Rives
L’œuvre a été Installée pour le début des Jeux Olympiques de Paris le 18 juillet 2024.